THÉOPHILE FERRE
Ferré
est né le 6 mai 1846, comptable de profession. En 1870 il a donc
24 ans. Louise en a 40. Quand on sait ce qu'était encore à
l'époque la femme de 30 ans, c'est vieux. Pendant la commune, Ferré
préside le club qui siège salle Petot, Louise celui de la
Justice de Paix. Ces deux clubs s'appellent " club de la révolution".
Dans la journée Louise et Théophile se retrouvent au comité
de vigilance. La soeur de Théophile
devient très vite une des meilleures amis de Louise.
Ferré révolutionnaire
convaincu, est un homme d'intransigeance et de vertu romaines, est blanquiste
et néo-jacobin. En 1868, il avait prononcé un discours enflammé
sur la tombe du député Baudin tué sur une barricade
en 1851. Condammé à 4 reprises pour délits politiques,
impliqué dans le procès des blanquistes en juillet août
1870, il est acquitté faute de preuves, mais s'était fait
expulsé du tribunal de Blois pour insultes à la Haute-Cour.
Lors
de leur internement à Versailles, Louise et Théophile correspondent
clandestinement par l'intermédiaire de l'abbé Folley. Les
lettres sont très politiques, mais laisse transpirer de la part
de Louise un attachement plus profond que la simple camaraderie. Quand
elle apprend la condamnation a mort de Théophile
elle lui envoie une fleur rouge confectionné dans son écharpe
accompagné de ce poème.
"Maison d'arrêt
de Versailles, 4 septembre 1871
"A théophile
Ferré, condamné à mort
"Si j'allais au noir
cimetière
"Frère, jetez
sur votre soeur
"Comme une espérance
dernière
"De rouge oeillets
tout en fleur.
"Dans les derniers
temps de l'Empire,
"Lorsque le peuple
s'éveillait
"Rouge oeillet ce
fut ton sourire
"Qui nous dit que
tout renaissait.
"Aujourd'hui, va
fleurir dans l'ombre
"Des noires et tristes
prisons,
"Va fleurir prés
du captif sombre
"Et dis-lui que nous
l'aimons.
"Dis-lui que par
le temps rapide
"Tout appartient
à l'avenir
"Que le vainqueur
au front livide
"Plus que le vaincu
peut mourir."
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