AFFAIRE DU
CAMP DE GRENELLE
(1796)
L’affaire du camp de Grenelle est l’épisode décisif
de la conjuration des Égaux animée par Gracchus Babeuf. Cet
ancien feudiste, qui rêvait d’un communisme agraire, prépare
un complot en liaison avec d’anciens Montagnards. Après l’échec
des journées de germinal et de prairial an III (1er avril et 20
mai 1795), il convient de renoncer à un soulèvement populaire,
parce que les faubourgs sont désarmés. Les babouvistes qui
ont pris des contacts au sein d’une force chargée du maintien de
l’ordre dans Paris, la Légion de police, espèrent un soulèvement
des militaires du camp de Grenelle contre le Directoire. La dénonciation
de Grisel, un officier affilié à la conspiration, permet
au ministre de la Police, Cochon de Lapparent, de réussir un vaste
coup de filet le 21 floréal an IV (10 mai 1796). Babeuf et ses principaux
complices sont arrêtés. Les derniers partisans des Égaux
tentent dans la nuit du 23 au 24 fructidor (9-10 septembre) de soulever
les soldats du camp de Grenelle. Carnot, alors membre du Directoire, et
Cochon de Lapparent laissent l’insurrection se développer puis lancent
la cavalerie. Il y a plusieurs morts sur le terrain et trente fusillés.
Le babouvisme était écrasé. Ses maladresses notamment
dans l’affaire du camp de Grenelle où il fut le jouet d’agents provocateurs
ont été sévèrement jugées par Marx.
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