Cronstadt
« L’honneur et la gloire de la révolution »
  

Cronstadt, île forteresse de la baltique, située dans le golfe de Finlande est l’une dés plus grande base naval de la Russie tsariste et après de la Russie des soviets. 16.000 hommes (marins, ouvriers et soldats) vivent sur cette presqu’île. Trotski a été le président du premier soviet de Cronstadt. C’est de Cronstadt que proviennent les marins qui ont assuré la victoire de la révolution d’octobre et bombardés le Palais d’Hivers. Fer de lance de la révolution, c’est en son nom qu’ils demandent des comptes au pouvoir bolchevik.
Le 1er mars la radio de Cronstadt annonce :
"Etant donné que les soviets actuels n’expriment pas la volonté des ouvriers et des paysans, nous procédons immédiatement à la réélection des soviets au moyen du vote secret et non plus du vote a main levée. Nous donnons la liberté de parole et de presse pour tous les ouvriers et les paysans pour les anarchistes et les partis socialistes de gauche"

La réponse du Kremlin ne se fait pas attendre : il s’agit pour Moscou d’un insurrection militaire, fomentée par l’armée blanche avec à sa tête le général Kozlovski. En fait, Kozlovski, général de l’armée rouge, ne se rallie au soulèvement que par fidélité pour ses soldats comme avant lui le général Louis Rossel, officier de carrière se rallie à la Commune de Paris par fidélité à ses hommes. Pour le Kremlin, il faut faire vite, en effet tout la flotte de la Baltique est à Cronstadt prisonnière des glaces qui recouvrent la mer Baltique à cette époque de l’année, privée du soutien de cette flotte les bolcheviks craignent  une intervention des tsaristes en Baltique une fois la mer libérée des glaces. De plus une fois, le printemps revenu, l’accès à Cronstadt ne pourra plus ce faire qu’en navire hors tous sont justement à Cronstadt. Il faut donc reprendre rapidement Cronstadt. Trotski charge le général Toukhatchevski de reprendre l’île.
Sur l’île la vie s’organise, la terre est divisée en petits lots et tirée au sort entre les habitants, la culture y est assurée par des petits groupes d’hommes qui transforment le matériel militaire en faux et charrue. On se prépare aussi à la résistance militaire malgré le handicap des navires pris dans les glaces.

Quelques heures avant l’assaut un ultimatum grésilla sur les ondes «Voyez-vous maintenant où les vauriens vous ont mené ? Quelques heures encore et vous serez obligés de vous rendre. Si vous persistez on vous tirera comme des perdrix. ». Cette voix déformée les mutins l’attribuèrent à leur ancienne idole, Trotski, qui les trahissait, l’âme damnée de Lénine, l’ancien libertaire pacifiste aujourd’hui sanglé dans un uniforme d’officier, celui que dorénavant les mutins n’appelleront plus que le feld-maréchal Trotski. Après l’écrasement de Cronstadt Trotski accusera Zinoviev d’être l’auteur de cet ultimatum.

Le 7 mars les canons de l’armée rouge pilonne Cronstdat. Pendant 10 jours la ville résistera à l’armée rouge.Tout au long dès combat la radio de Cronstadt diffuse des appels.

Le 9 mars : "Ecoute Trotski ! Tant que tu réussiras à échapper au jugement du peuple, tu pourras fusiller des innocents par paquets. Mais il est impossible de fusiller la vérité. Elle finira par se frayer un chemin"
Le 11 mars : "Cronstadt a commencé une lutte héroïque contre le pouvoir odieux des communistes, pour l’émancipation des ouvriers et paysans"
Le 15 mars :  "Elle a bien travaillée la maison de commerce de Lénine Trotski et Cie. La criminelle politique absolutiste du parti communiste au pouvoir a conduit la Russie à l’abîme de la misere et de la ruine. La route du paradis communiste est belle, mais peut on la parcourir sans semelles ?
Le 16 mars :  "Nous avons obtenu le socialisme d’état, avec des soviets de fonctionnaire qui votent docilement ce que l’autorité et ses commissaires infaillibles leurs dictent. Cronstadt révolutionnaire à brisé, la première, les chaînes et enfoncé la grille de la prison. Elle lutte pour la véritable République soviétique des travailleurs ou le producteur deviendra lui-même le maître de son labeur"
Le 17 mars dans la nuit, les troupes de Toukhatchevski prennent d’assaut la forteresse, la radio n’émet plus. Les survivants seront déportés en Sibérie.

 



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