Netchaev
Netchaev
est un anarchiste du XIXème siècle, ou plus précisément
un nihiliste qui décrit la révolution comme une fin en soi.
Laissant pour les générations futurs le soin d'imaginer et
de reconstruire une société. Le nihilisme a l'instar des
autres courants révolutionnaire ne cherche pas l'action de masse.
Il ne vise pas à aider les travailleurs à s'organiser ni
à développer chez eux une idéologie. Le nihiliste
ne prend pas part à la société et ne se range pas
du coté du prolétariat. Le nihiliste vise à créer
des situations intenables, et provoquer partout la répression.La
démarche nihiliste de Netchaev est poussé à l'extrême,
quasi caricaturale.
Sa conception
de la lutte révolutionnaire se retrouve dans son texte-maître
: Le catéchisme du révolutionnaire
. A la lecture de ce document, beaucoup s'étonneront de voir figurer
Netchaev dans la galerie des anarchistes. Mais ce texte, malgré
son aspect machiavélique et jésuitique, contient tout de
même des propositions authentiquement anarchistes. Notamment lorsqu'il
parle de "jeter le trouble dans l'État" et détruire les sphères
gouvernementales. Tout comme les communistes, il note que les révolutions
en Occident se sont bornées "à renverser une forme
politique, afin de la remplacer par une autre et de créer l'État
dit révolutionnaire".
On peut noter par ailleurs que la forme de
lutte qu'il préconise a pu être repris dans certains aspects
au cours du XXième siècle et notamment par les révolutionnaires
cubains. En effet la volonté de Netchaev de déclencher par
son action terroriste une répression violente de l'État se
retrouve dans le mode de lutte appelé guerre de guérilla
et développé par Che Guevara. Ainsi on peut lire dans le
texte "Créer deux, trois... de nombreux Vietnam" à propos
de la guérilla :
"Ce sera une longue lutte, sanglante, dont
le front se trouvera dans les abris des guérillas, dans les villes,
dans les maisons des combattants - où la répression cherchera
des victimes faciles parmi leurs proches - dans la population paysanne
massacrée, dans les villes et les villages détruits par le
bombardement ennemi". Puis plus loin :" un peuple sans haine ne peut triompher
d'un ennemi brutal". On retrouve dans ces extraits, en filigrane l'idée
que l'action mener doit engendrer une réaction violente et répressive
de l'ennemi afin de conduire le peuple dans une situation de haine extrême
seule propice à la révolution.
En parcourant la
biographie de Netchaev on peut constater que son catéchisme,
n'est pas le fruit d'un petit-bourgeois en manque de sensation, mais bien
une foi révolutionnaire qu'il portait en lui. Sa sincérité
à oeuvré pour la révolution le poussa jusqu'à
l'extrémité ultime, c'est à dire son identification
en temps qu'individu à la révolution. Malgré son introduction
dans les milieux anarchistes, notamment son amitié avec Bakounine,
l'influence de Netchaev fut quasi nul.
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